La RCA, ce pays connu pour des mauvais raisons

Article : La RCA, ce pays connu pour des mauvais raisons
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2 novembre 2018

La RCA, ce pays connu pour des mauvais raisons

Une drôle d’histoire d’amour avec la RCA

Il y a quelques années, une jeune suédoise était en mission en RCA pour quelques semaines. Tombée « amoureuse » de la République Centrafricaine, elle expliquait qu’elle s’était intéressée à ce pays à l’époque de ses études universitaires. En consultant la carte de l’Afrique, elle s’était rendue compte qu’il existait un pays dont elle n’entendait jamais parler : le pays de Barthélémy Boganda. Elle confiera par la suite qu’elle avait même eu à présenter un travail de recherche sur cette nation. Vous pouvez donc vous imaginez quelle était sa joie de finalement fouler le sol de la RCA.

Des références peu joyeuses

Comme beaucoup, vous ne connaissez que très peu la RCA, voire même pas du tout. Des nombreux centrafricains ont toujours eu du mal à présenter leur pays. Il y a encore quelques années de cela, pour les plus anciens, la référence était l’empereur Bokassa. Ce chef d’état, fantasque et mégalomane, avait fait de cette petite nation le premier « empire » africain des temps modernes. Son goût du luxe et son orgueil démesuré avaient fini par ruiner l’état centrafricain. Bref, ne nous attardons pas à ces éléments historiques.

Depuis 2012, la RCA fait encore parler d’elle, malheureusement, comme souvent, sur un plan négatif. Il s’agit du soi-disant conflit entre les chrétiens et les musulmans. Peut-être que vous avez déjà entendu parler de la Seleka et des Anti-Balaka. Une fois de plus, il n’est pas nécessaire de s’étendre en longueur sur les détails.

Un hémicycle transformé en champ de tir

Plus récemment, un autre événement va défrayer la chronique et offrir à ce beau pays une mauvaise publicité. Pour comprendre les événements qui vont suivre, il faut situer le délit dans son contexte. La RCA traverse une crise politique depuis 2013. Et la tenue des élections en 2016 n’a pas, pour autant, mis fin au conflit. Il y a quelques jours de cela, l’ancien président de l’assemblée nationale a été destitué par un vote des députés. Comme il fallait s’y attendre, cette déchéance n’a pas été acceptée par les partisans du président déchu.

C’est donc dans ce climat que les députés se sont retrouvés, le lundi dernier, pour élire un nouveau président au perchoir. Pour des raisons encore mal connues, un individu a ouvert le feu dans l’hémicycle de l’assemblée nationale. Le comble est de constater que ce dernier est l’ « honorable » Alfred Yekatoum. Ce député de la République porte aussi le sobriquet de « Colonel Rhombot ». Fort heureusement, le forcené  a été maîtrisé avant de commettre l’irréparable, même si son acte très « honorable » peut déjà être considéré comme tel.

Un espoir mince

La RCA, connue pour des mauvaises raisons, n’a vraiment pas besoin de ce genre de publicité. Cet acte est d’une gravité sans précédent. Car il est l’expression de la maturité de notre classe politique. Bien plus, par cette agression, le « colonel Rhombot » témoigne de la propension d’un grand nombre des Centrafricains d’utiliser les armes et la force pour parvenir à leurs fins.

Une chose est sûre, le Pays de Zo Kwe Zo (tout être humain est digne de respect), comme l’avait proclamé le président fondateur Boganda, n’est pas un enfer sur terre. Comme le dit un proverbe africain : « l’arbre qui tombe fait plus de bruit que la forêt qui pousse ». En RCA, plusieurs arbres sont et continuent de tomber, toutefois la forêt continue de pousser, discrètement et sûrement.

 

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