Les braquages à Bangui

Article : Les braquages à Bangui
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24 mars 2017

Les braquages à Bangui

Depuis plusieurs mois, la situation sécuritaire à Bangui semble s’améliorer. On assiste de moins en moins aux violences intercommunautaires dans la ville. Quoique les autres parties du territoire soient toujours en proie aux troubles, les Banguissois semblent ne plus vraiment se sentir plus vraiment concernés par l’insécurité. Malheureusement , bien mal leur en a pris, car Bangui est encore loin d’être une ville sûre.

Pas plus tard que le mardi dernier, nous avons été, mon colocataire et moi, victimes d’un braquage. Pour être plus exact, c’est mon colocataire qui fut la principale victime. Alors qu’il avait fini sa journée, il était devant le portail et était descendu de sa voiture pour l’ouvrir. C’est à moment-là  que trois personnes à moto l’ont abordé. L’un des agresseurs en tenue militaire a brandi une Kalachinkov en sa direction. Ayant vu cela, ce dernier est revenu se réfugier dans la concession laissant à ses braqueurs sa voiture. Fort heureusement, ces individus mal intentionnés se sont contentés de prendre le véhicule sans l’agresser physiquement.

Ce fait dramatique exprime à suffisance la grande insécurité qui règne à Bangui. Les causes sont multiples. Toutefois l’une des principales reste sans aucun doute la prolifération et la circulation des armes de guerre dans la ville. Le désarmement tant espéré demeure un voeu pieux qui est encore loin d’être effectif. Les autorités nationales et la communauté internationale éprouvent toutes les difficultés du monde à mettre en place une politique efficace de mise en oeuvre du DDR (désarmement, démobilisation, réinsertion). Et pourtant les « quartiers-poudrières » de Bangui sont connus de tous.

Par ailleurs, on ne peut passer sous silence le fait que l’un des agresseurs portait une tenue militaire. Les forces armées centrafricaines (FACA) sont toujours sous embargo de l’ONU. Loin de moi l’idée de stigmatiser les FACA; cependant, il est dommage de constater que des nombreux cas d’agression dans la ville de Bangui sont commis par des hommes en tenue militaire. Quelle leçon peut-on tirer de ce constat? En tout humilité, j’avoue ne pas avoir de réponses à cette question. Mon rôle est de faire un description de la réalité afin de d’espérer susciter une prise de conscience collective: la route vers la sortie de crise est encore très longue.

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